Escalade en Dauphiné - France

Philippe Saury

samedi 1er avril 2006 par Dominique Duhaut

« Des goujons et des plaquettes stockés dans un carton n’ont jamais fait un site d’escalade. Par contre, les bases même de cette ferveur sont sur le point de s’étioler sous les assauts d’organismes en déroute, alimentés par la perfusion des euros de la dépendance, en quête de nouvelles idées pouvant justifier leur existence et qui, non seulement ne sont pas capables d’apprécier le résultat d’un travail qui leur tombe du ciel, mais qui en plus ont le culot de se l’approprier ».

Ce texte, extrait du nouveau topo d’Omblèze, caractérise la forte personnalité et l’indépendance du personnage.
Philippe Saury
Né à Valence en 1964. Il a commencé une carrière de gymnaste qui le conduira au niveau compétition jusqu’à 35 ans tout en étant entraîneur bénévole.
Philippe commence l’escalade à 14 ans de manière informelle sans en connaître les risques. Un camarade de classe l’initie à la pratique et à la sécurité. Tout de suite, il trouve l’activité « délirante » et il ne la lâchera plus jusqu’à ce jour.
A ses débuts, il grimpe autour de Valence et sur quelques sites ardéchois où sa mobylette veut bien le conduire. L’équipement des voies vient en concomitance à l’escalade. Il récupère un marteau et quelques pitons dans le club du copain et c’est ainsi qu’il fait ses premiers pas d’équipeur. Il se rappelle sa première vraie voie « La barquette trois grattons », un 6a+ à la Goule (site ardéchois près de St-Perey).
Au lycée, il grimpe avec sa prof d’anglais Dominique Pascale et son mari Lionel. Grâce à eux, il commence à visiter les parois de la région pour faire plutôt des grandes voies. Comme pour beaucoup de grimpeurs de l’époque, il se met logiquement la pratique de la haute montagne.
Electricien de formation, il se retrouve dans la 1ère session du brevet d’état d’escalade. Il fera partie des 30 premiers reçus (sur 200 candidats). Il laissera tomber l’électricité pour se consacrer à fond à l’enseignement de l’escalade. Pour préparer le BE escalade, il s’oriente vers l’escalade sportive. C’est à ce moment qu’il prend conscience des règles liées à cette pratique. C’est le début de la galère. Un phénomène de saturation l’amène à plus ou moins laisser tomber l’escalade amateur. Philippe passe le BE de gymnastique et il travaille dans cette activité, ce qui lui permet de reprendre goût à la pratique de l’escalade.
Le nom de Philippe Saury est intimement lié au site drômois d’Omblèze, mais c’est à Top Secret (sur la montagne de Crussol) qu’il équipe tout d’abord de manière systématique avec Lionel Pascale. Toujours avec Lionel, c’est le début de l’équipement d’Omblèze (1988/1989) où Michel Piola a déjà équipé quelques couennes. Il est très vite rejoint par Denis Boit. La Planque des hirondelles sera sa première grande voie sur cette falaise, suivie par beaucoup d’autres pendant les dix ans qu’il passera à équiper sur ce site.
Aujourd’hui, il continue à enseigner la gymnastique et à donner quelques heures en escalade dans des clubs ou avec des scolaires. Philippe n’est pas un forcené, il est capable de rester plusieurs semaines sans grimper, il aime alterner périodes d’équipement et escalade. Sa préoccupation principale est que l’escalade reste un sport de liberté, car elle est synonyme de pluralité, alors que la tendance actuelle est à l’opposé.
Son indépendance d’esprit ne plait pas toujours aux instances fédérales, mais comme il le dit lui-même « Je ne suis pas là pour plaire à la majorité ».
Philippe a le perfo baladeur. Avec Delphine sa compagne et leur fils Tanguy, ils aiment aller visiter les sites d’escalade hors de France. Et si, au détour de leur voyage, il trouve une ligne qui l’inspire, il laissera une trace de son passage, juste pour le plaisir d’exprimer sa créativité. Mais le voyage reste l’élément moteur. D’ailleurs, en dehors de l’escalade, Philippe a une passion pour la photographie. Ce dont il nous fait profiter par sa participation à ce topo sur le site de Romeyer.


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