Escalade en Dauphiné - France

Hommage à Marc Pourtier

A Marc, notre ami,
dimanche 10 février 2008 par Dominique Duhaut

Le 29 octobre 2007, Marc Pourtier nous quittait après une longue maladie. Il restera pour tous l’auteur de la première voie sur les rochers de Presles. C’est le 1er février 1955 qu’il ouvrait la voie des Buis avec Bernard Taillefer.
Le 3 février 2008, 55 ans après l’ouverture de la voie, Marc a rejoint sa voie pour toujours. C’est par une belle journée ensoleillée que Badé, sa femme et compagne de cordée, avait convié sa famille et leurs amis pour disperser ses cendres au sommet de la voie des Buis.

Marc Pourtier
Nous garderons toujours de lui cette image d’un grand bonhomme debout, souriant, décontracté, planté sur un rocher, heureux… C’était au retour de la voie Contamine Vaucher au Peigne, sur la moraine. Nous venions de réaliser entre amis cette belle course de rocher qui s’était révélée un intense moment de partage par l’alchimie des deux cordées, regroupant des pratiquants de niveaux très différents mais tous amoureux de la montagne. Marc, qui était de loin le plus expérimenté, nous avait étonné par sa forme physique, son sens du rocher et de l’itinéraire et surtout sa modestie. Je me souviens de son léger sourire devant l’effarement de notre ami, néophyte , à qui l’on montrait l’itinéraire de descente plongeant semble-t-il dans le vide. Nous lui avions garanti que la corde n’était pas nécessaire mais cela ne l’avait guère convaincu. Marc avait alors pris la tête, naturellement, plongeant avec aisance dans une désescalade rapide et cela avait suffi pour que notre ami lui emboîte le pas… Belle journée, beau souvenir.

Notre seul regret avait été de ne pas avoir pu partager ce moment avec Badé, retenue dans la vallée. Car Marc et Badé étaient et sont toujours indissociables dans notre esprit. Peut-être parce que nous formons nous aussi un couple de grimpeurs, nous les avons toujours considérés comme faisant « un », une seule cordée, différents mais complémentaires, unis par une même passion. Nous avons reconnu en eux une force, une complicité intense et indestructible, qui avait traversé le temps et les épreuves de la vie. Nous avons eu la chance d’entrer dans leur intimité, de partager leur amitié et nous les en remercions. Nous aimions écouter leurs souvenirs d’escalade et nous étions avides de leurs conseils. Le départ de Marc ne change rien : cette force, cette unité sont toujours intactes, incarnées par Badé, inscrites en elle, portées par leurs amis et leur famille.

Pour parler de Marc, trois mots nous viennent à l’esprit : grandeur, finesse et élégance. Ces trois termes pouvant caractériser à la fois l’âme, le corps et l’esprit, mais aussi ses talents de grimpeur. On se souvient tous de son niveau d’exigence mentale et sportive, de sa rigueur intellectuelle et morale, mais nous voulions aussi rappeler sa générosité, son enthousiasme, sa capacité à aimer et à partager, toutes ses qualités de cœur que sa pudeur le conduisait parfois à dissimuler. Pour tout cela, nous le regrettons et nous lui adressons un dernier au revoir, plein d’admiration et de respect.

Pascale et Michel Matera


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